Accéder au contenu principal

Articles

La draperie sedanaise

Une activité textile fondée sur la laine cardée existe déjà à Sedan au XVIe siècle mais son importance est bien médiocre. il faut attendre le rattachement de la principauté au royaume de France en 1642 pour que débute véritablement l’industrie textile sedanaise, toujours spécialisée dans la laine cardée. En juin 1646, un arrêt du Conseil d’État accorde à un marchand parisien, Nicolas Cadeau, le privilège de fabriquer " certains draps noirs et de toute autre couleur, façon à la manière de Hollande ". Il s’agit de draps de luxe, en laine fine, très prisés à la cour du roi, dans le clergé et la magistrature, et que la France achetait jusque-là aux Pays-Bas ou en Espagne. Il faut dire qu’à l’époque domine la théorie mercantiliste, dont le plus célèbre représentant en France est le rémois Jean-Baptiste Colbert, qui estime que, la puissance d’un État se mesurant à sa richesse monétaire, il faut éviter le plus possible d’importer des produits étrangers comme l’explique alors ...

Les pèlerinages dans le diocèse de Reims à la fin de l'Ancien régime

    Le diocèse de Reims depuis le 14e siècle, avec les plans de Reims, Rethel, Sedan, Mézières et Charleville au 18e siècle. Tous les établissements religieux existant à la veille de la Révolution sont mentionnés. Carte établie et publiée en 1957 par Lucie Fossier et Odile Grandmottet (numérisée en 2021 par la Bibliothèque historique de la Ville de Paris et visible pour l'agrandir sur Gallica-BNF). Portrait de Charles-Antoine de la Roche-Aymon (1697-1777), école du peintre suédois Alexandre Roslin (Musée de San-Francisco).   En 1774, le cardinal de la Roche-Aymon, archevêque de Reims, envoie à chaque curé de son diocèse un long questionnaire imprimé portant sur la situation de sa paroisse. Cette initiative est d'ailleurs exceptionnelle au XVIIIe siècle puisque, outre Reims, deux diocèses seulement ont fait de même, Rodez en 1771 et Bordeaux en 1772. En outre, c'est l'enquête de Reims qui est la plus détaillée et la plus riche en questions. Or, parm...

Les métamorphoses de la Champagne crayeuse

      La champagne crayeuse (en vert sur la carte) est un vaste plateau peu élevé qui, de Reims à Troyes, forme un arc arc-de-cercle s’étendant sur 175 kilomètres du nord au sud et sur une soixantaine de kilomètres d’ouest en est. A cheval sur les trois départements des Ardennes, de la Marne et de l'Aube, elle se présente comme une plaine largement ondulée et coupée par des vallées, dont l'altitude varie entre 100 et 250 mètres. Comme une grande partie du Bassin Parisien auquel elle appartient elle est constitué de craie mais ici, à la différence de la Brie voisine, elle n’est pas recouverte de loess fertile. En Champagne la craie affleure à la surface avec, au mieux, une épaisseur de terre de 30 à 40 centimètres. Pendant des siècles cette Champagne crayeuse, sans passer pour une région très riche, n’est pas considérée comme un pays misérable. A l’époque gallo-romaine les auteurs latins évoquent les riches moisons de la région des Rèmes et l’abondance de...

Les révoltes paysannes au Moyen-Age

  La condition paysanne au Moyen-Age est bien peu enviable. Les élites, notamment la noblesse, méprise les paysans, les "vilains" comme on les nomme à l’époque. La description d'un de ces "vilains" que nous livre Chrétien de Troyes vers 1180 est symptomatique de ce mépris à l’égard de la classe paysanne : "Un vilain qui ressemblait à un Maure, laid et hideux à démesure, si laide créature qu’on ne saurait le dire en paroles, était assis sur une souche. Je m’approchai de lui et je vis qu’il avait la tête plus grosse que celle d’un cheval de trait, ou de toute autre bête, des cheveux en broussaille, les oreilles velues et les sourcils énormes, des dents de sanglier, aiguës et rousses".        Paysan partant au travail, enluminure allemande du XVe siècle. On le voit portant sur l'épaule ses outils et un sac qui doit contenir ses semences. Il tient à la main gauche un pot de terre, probablement destiné à contenir de l'eau. Son...

Quand le chevalier Bayard défendait Mézières

  Le siège de Mézières en 1521 se place dans le contexte de la 6e guerre d’Italie, de 1521 à 1525, et qui oppose essentiellement le roi de France François 1er et Charles-Quint à la fois roi d'Espagne et empereur du Saint Empire romain germanique. En juin 1521, les troupes de Charles Quint envahissent le nord-est de la France. Dans l’été, la ville de Mouzon est prise par les Impériaux et la Champagne menacée. Le dernier obstacle à l’invasion se trouve être la place de Mézières, ce qui explique que François 1er y envoie Pierre du Terrail, chevalier de Bayard, pour la défendre . Mais les remparts de la ville, datant du XIIIe siècle, sont en partie effondrés et Bayard n’a à sa disposition que 2 000 hommes sans  aucune artillerie. Le premier souci du chevalier est de faire réparer les remparts par ses soldats, n’hésitant pas, pour les encourager, à mettre lui-même la main à l'ouvrage.     Histoire du chevalier Bayard racontée à m...