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Affichage des articles du juin, 2024

La viticulture en Champagne, du vin tranquille au vin effervescent

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      On sait aujourd’hui que si la culture de la vigne a été importée en Gaule méridionale dès le début du VIe siècle avant Jésus-Christ par les colons grecs de Marseille, ce n’est que beaucoup plus tard, aux Ve et VIe siècles après Jésus-Christ, qu’elle a gagné la partie septentrionale de la Gaule et donc la Champagne.   Le premier texte qui atteste de l’existence de vignobles dans notre région est le Testament de Saint Remi, datant de 532 , par lequel l’évêqu e lègue à l’Église de Reims de s vignobles situés dans les faubourgs de la ville et dans s es environs.   Saint Remi, allongé dans son lit les mains jointes, dicte à un clerc son testament (tapisserie de la première moitié du XVIe siècle, musée Saint-Remi, Reims) A cette époque, p our les nobles et les évêques, le vin est source de revenus et de prestige. Trois siècles plus tard plus tard, le Polyptique de l’Abbaye de Saint-Remi qui recense les propriétés de l’abbaye permet d’identifier plusie

De Reims à Givet par le train à la fin du XIXe siècle

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            Cet article s'appuie sur les renseignements fournis par un guide Joanne de 1885, conservé à la Bibliothèque Carnegie de Reims. Les cartes postales, quant à elles, datent toutes de la Belle Époque.      Les guides Joanne sont des guides publiés à partir des années 1860 par les éditions Hachette. Liés au développement du chemin de fer, ils donnent des renseignements pratiques sur les itinéraires mais aussi des indications sur les curiosités artistiques, les ressources naturelles et les activités économiques. En 1919 ils prendront le nom de guides bleus en référence à la couleur de leur couverture. La ligne de chemin de fer dont il est question ici est un axe ferroviaire qui a été construit sous le Second-Empire en continuité de la ligne Paris-Soissons. La ligne, édifiée entre 1858 et 1862, conduit de Soissons à Givet via Reims, Rethel, Charleville-Mézières et la vallée de la Meuse. En 1863, elle est prolongée jusqu’à la frontière belge où elle se raccorde à la ligne

Ermine de Reims, une visionnaire du XIVe siècle.

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        Née vers 1347, Ermine arrive avec son mari à Reims en 1384. Ce sont des gens très pauvres. Le couple habite rue Neuve, l'actuelle rue Gambetta, et à proximité du prieuré du Val-des-Écoliers où officient des chanoines qui suivent la règle augustinienne ; c’est là que le couple rencontre le sous-prieur Jean le Graveur, appelé à devenir leur confesseur, puis à jouer plus tard un rôle déterminant auprès d’Ermine. En 1393, cette dernière devient veuve et, en proie à des difficultés financières, elle est logée, grâce à l’intervention de Jean le Graveur, dans une chambre attenante au prieuré. C’est là qu’elle va connaître des "visions", quasi journalières, entre octobre 1395 et le 30 août 1396, jour où elle décède de la peste. Elle est enterrée dans la nef de l'église du prieuré du Val-des-Écoliers ( en 1617 le prieuré est cédé à des chanoinesses régulières et devient l'Abbaye de Saint-Étienne-les-Dames).     Épitaphe de la sépulture d'Ermine de Reims, de

Les ardoisières des Ardennes

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          Si l’architecture traditionnelle ardennaise utilise beaucoup l’ardoise, cela est dû à la présence de ce matériau dans le sous-sol de la partie nord du département, de Rimogne à Haybes, en passant par Deville, Monthermé et Fumay. On trouve là des terrains argileux datant de l’ère primaire qui ont été ensuite très fortement comprimés pour donner naissance à des veines ardoisières, c’est à dire des blocs de schiste de grande qualité, aptes à être employés comme matériau de couverture. Dans les Ardennes, l’ardoise est utilisée dès l’époque gallo- romaine et le Moyen-âge, mais l’apogée des ardoisières ardennaises se situe à la fin du XIXe siècle et au début du XXe. Le travail dans l’ardoisière, comme dans les mines, se divise entre activités de fond et activités de surface. Pour extraire l’ardoise, ceux que l’on appelle les craboteurs doivent d’abord creuser une galerie qui descend à 100 ou 200 mètres de profondeur et suit l’inclinaison de la veine de schiste. Ensuite, les coupeur

Les petites écoles

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            Aux Temps Modernes les petites écoles destinées à offrir aux enfants du peuple un enseignement élémentaire, savoir lire, écrire et compter sont largement négligées car à cette époque les élites estiment que l’instruction du peuple n’est pas nécessaire et même dangereuse. En effet, pour les catégories dominantes, des pauvres instruits risquent de ne plus se contenter de leur condition inférieure et de la contester. Même un esprit, dit  éclairé, comme Voltaire, estime, que "ce n’est pas le manœuvre qu’il faut instruire, c’est le bon bourgeois car autrement on ne trouvera plus personne pour travailler la terre " . Instruire les enfants du peuple est laissé à l’Église catholique dont c'est le devoir de faire la charité aux pauvres. Dans le diocèse de Reims, au début du XVIe siècle, il existe seulement quelques écoles paroissiales, comme par exemple à Rethel où, en 1515, l’archevêque Robert de Lenancourt accorde l’autorisation à deux frères, les sieurs Millet, de t

Université et Collèges

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Reims finit par avoir son université en 1548 mais la ville est bien en retard car à cette date le royaume de France compte déjà 14 universités, dont certaines situées dans des villes beaucoup moins peuplées, comme Bourges ou Cahors. Celui qui est à l’origine de cette fondation est l’archevêque Charles de Lorraine qui appartient à la puissante famille des Guise. Pour lui l’université doit servir au prestige de Reims mais aussi  renforcer le catholicisme face aux protestants. La première faculté à ouvrir est la Faculté des Arts que l’Archevêque installe dans le vieux collège des Bons-Enfants qu’il a doté de nouveaux bâtiments  rue Saint Antoine, rue qui prendra par la suite le nom de rue de l'Université qu’elle a toujours. Ouvrent ensuite les facultés supérieures, Théologie, Droit et Médecine. Nous ne connaissons pas avec précision le nombre d’étudiants mais il ne doit pas être très élevé, de l’ordre de quelques dizaines. La majorité d’entre eux est originaire de Reims et des Ardenne