Imagerie populaire, milieu du XIXe siècle (Gallica-BNF).
Né vers 588 après Jésus-Christ dans le Limousin, le futur Saint Éloi est issu d’une famille gallo-romaine de paysans aisés et christianisés depuis longtemps. il commence par apprendre le métier d'orfèvre à Limoges, puis se rend à la cour du roi mérovingien Clotaire II où il est employé à l’atelier monétaire royal.
Remarqué pour ses qualités professionnelles, il l’est aussi pour sa scrupuleuse honnêteté. Lorsqu'on lui demande d'exécuter un trône d'or pour le roi, il en fait un deuxième avec l'or en surplus qu'il ne veut pas garder pour lui-même, comme le faisaient la plupart de ses confrères. Cela lui vaut la confiance du roi qui lui confie la direction de son atelier monétaire.
Dagobert 1er, extrait d'un manuscrit médiéval (Gallica-BNF).
Sous Dagobert 1er, fils et successeur de Clotaire II, Éloi joue un rôle politique important comme principal conseiller du souverain qui lui confie diverses missions. Mais Éloi reste avant tout un orfèvre qui continue à produire des objets précieux, notamment pour les églises de Saint-Martin de Tours et de Saint-Denis près de Paris. Bien qu’étant encore un laïc, Éloi mène une vie de prières et il aime à se rendre aux offices monastiques. En 632, il fonde le monastère de Solignac au sud de Limoges, puis, l’année suivante, celui de Saint Martial à Paris qui est le premier monastère féminin de la ville.
Après la mort de Dagobert en 639, Éloi entre dans les ordres. En 641, il devient évêque du diocèse de Noyon et Tournai. Il poursuit l'évangélisation de ces régions flamandes où le paganisme reste encore vivace. Il meurt en 659 et il est canonisé peu de temps après.
Monnaie d'or de Dagobert 1er. La croix ancrée et les lettres ELI-GI sont la marque d’Éloi.
Personnage bien réel dont on conserve nombre de pièces de monnaies portant sa signature, Saint Éloi devient au fil des siècles l'un des saints les plus populaires de la chrétienté occidentale. A partir du XIIIe siècle et jusqu’à aujourd’hui, les professions liées au travail des métaux, comme les orfèvres ou les forgerons, mais aussi celles liées à l’agriculture en font leur saint patron.
" La confrairie des compagnons doreurs sur cuivre, en l'honneur de St Eloy, leur patron", estampe du début du XVIIIe siècle (Gallica-BNF).
Élément moins connu, il a été fait de Saint Éloi un usage politique. La
IIIe République voit en lui un symbole de la construction de la
nation française. Le régime de Vichy, de son côté, va jusqu’à
lui attribuer faussement sa devise Travail, Famille, Patrie.
La figure de Saint Éloi a été largement utilisée par la publicité : affiche de la Loterie nationale, 1953 (Gallica-BNF)
Le roi Dagobert, chanson populaire, image d’Épinal de 1851 (Gallica-BNF).
Dans la culture populaire, Saint Éloi est surtout connu au travers de la chanson du Bon Roi Dagobert. Si, aujourd’hui, cette chanson est considérée comme une comptine enfantine, à l’origine il s'agit d'une chanson politique apparue à la veille de la Révolution de 1789 comme un moyen détourné de critiquer la monarchie absolue et l’Église catholique sans risquer de poursuites de la part des autorités royales.





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