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Le général Chanzy

 

 

Le général Chanzy, photographie (Musée Carnavalet, Paris).

 

La carrière du général Chanzy, image d'Épinal (coll.part).

 

Alfred Chanzy naît à Nouart dans les Ardennes le 18 mars 1823. Son père, issu d’une famille d’agriculteurs, s’était engagé dans la Grande armée de Napoléon 1er où il était devenu sous-officier. Puis, ayant quitté la carrière militaire, il s’était fixé, en 1822, à Nouart en tant que receveur des contributions indirectes. Élève du Collège de Sainte-Menehould puis du Collège royal de Metz, le jeune Alfred Chanzy échoue en 1839 à l’examen d’entrée à l’École navale de Brest. Il décide alors de s’embarquer comme simple matelot sur le vaisseau "le Neptune" mais se rend compte rapidement que la marine ne lui convient pas. En mai 1841, il s’engage à Metz au 5ème régiment d’artillerie, tout en se réinscrivant au Collège royal. Reçu à l’École militaire de Saint-Cyr, il en sort sous-lieutenant d’infanterie et il est envoyé en Algérie il épouse le 8 mai 1854, à Oran, Hermine Gérard, fille d’un lieutenant-colonel, alors en garnison dans cette ville. Promu chef de bataillon il rentre en métropole. Il fait la campagne d’Italie et prend part aux batailles de Magenta et de Solférino. Devenu lieutenant-colonel en 1860, Alfred Chanzy participe en Syrie à une expédition destinée à protéger les populations chrétiennes contre les exactions des musulmans. En 1864, il retourne en Algérie il est promu colonel, puis général. Rappelé en métropole par la guerre franco- allemande de 1870, il est nommé, en octobre 1870, par le nouveau Gouvernement de la Défense nationale commandant en chef du 16e corps d’armées puis, en décembre, commandant de la deuxième armée de la Loire.

 

 

 Image d'Épinal  (coll.part).

 

Pendant deux mois, le général Chanzy lutte contre les armées allemandes en montrant de grands talents militaires. Il leur tient tête à plusieurs reprises mais, étant donné l’infériorité numérique et matérielle de ses troupes, il doit battre en retraite et se retrancher derrière la Mayenne jusqu’à l’armistice du 28 janvier 1871, signé par le gouvernement provisoire. 

Le chancelier allemand Bismarck ayant exigé qu’une Assemblée nationale soit élue pour négocier le futur traité de paix, des élections législatives sont organisées en février  1871. le général Chanzy est élu député des Ardennes sans même avoir posé sa candidature. A l’assemblée, il siège au centre-gauche avec les républicains. Néanmoins beaucoup de ces derniers hésitent à le considérer vraiment comme l’un des leurs. En effet, le général Chanzy est d’abord  et avant tout  un partisan de l’ordre. En outre, son attachement au maréchal de Mac-Mahon et son hostilité à l'anticléricalisme des républicains vont le détacher peu à peu de ses amis du Centre gauche.

En 1873 il est nommé gouverneur général de l’Algérie et en décembre 1875, il devient sénateur inamovible. En février 1879, il est nommé ambassadeur de France à Saint-Pétersbourg, poste dont il démissionne deux ans plus tard pour prendre le commandement du 6e Corps d’armée dont le Quartier Général est à Châlons-sur-Marne. 

 

Le général Chanzy, commandant du 6e Corps d'Armée (coll.part).

 

C’est là qu’il décède le 5 janvier 1883 alors qu’il s’apprête à se rendre à Paris aux obsèques de Léon Gambetta, mort trois jours auparavant. La cérémonie de funérailles du général Chanzy a lieu à Châlons-sur-Marne le 9 janvier 1883 et son corps est inhumé le lendemain au cimetière de Buzancy, dans les Ardennes.

 



 

  Le général Chanzy repose dans un imposant mausolée, à cheval entre le cimetière et son ancienne propriété. A l’intérieur se trouve son gisant en bronze réalisé par le sculpteur ardennais Aristide Croisy (Archives départementales des Ardennes).













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