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La forêt ardennaise d'autrefois

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  Le département des Ardennes, surtout dans sa partie nord, est depuis toujours largement forestier. Cette forêt ardennaise est historiquement une forêt de feuillus composée de chênes, de hêtres et de bouleaux, les résineux n’étant massivement introduits qu’au XXe siècle. La forêt n’est jamais bien loin du village ardennais et constitue pour le paysan le complément nécessaire de son champ. Il y puise d’abord le bois dont il a besoin. Le chêne est réservé aux charpentes des maisons mais aussi à la fabrication de meubles. Le hêtre, lui, est largement utilisé pour fabriquer les outils agricoles ou les charrettes. Pour le bois de chauffage le droit d’affouage permet aux villageois de prélever du bois blanc ou du taillis, dans les forêts communales. Quant à ceux qui sont officiellement reconnus comme indigents, il sont autorisés à ramasser les bois morts.  Les forêts sont aussi ouvertes au bétail des paysans qui y mènent leurs porcs à la glandée. Le droit de vaine pâture offre la possibili

Le rémois Guillaume Tronson du Coudray, l'avocat de Marie-Antoinette mort en déportation en Guyane

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            Guillaume Tronsson, dit Tronson du Coudray, naît à Reims le 18 novembre 1750 dans une famille bourgeoise. Son père, un négociant, ayant fait de mauvaises affaires et ne pouvant continuer à payer ses études au Collège des Bons-Enfants, le fait entrer au séminaire. Mais le jeune Guillaume qui n’a aucune vocation religieuse quitte assez vite le séminaire et obtient une bourse pour entrer à l’Université de Reims. Après avoir obtenu sa licence en droit il travaille chez un négociant en vins de champagne. Lorsque son employeur lui intente injustement un procès Guillaume Tronson-Ducoudray décide de se défendre lui-même et obtient gain de cause. Ce succès l'incite alors à s’établir comme avocat à Paris où il acquiert la renommée en plaidant dans des affaires qui ont un grand retentissement.    Dessin réalisé en 1859 par Jules Perreau et représentant Guillaume Tronson du Coudray (Bibliothèques municipales de Reims).   En 1789, il adhère aux idéaux de liberté de la R

L’inventaire après-décès d’un laboureur ardennais en 1706

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  (Note : j'ai utilisé pour cet article une étude de l'archiviste Charles Braibant, parue en 1910). Sous l’Ancien Régime, le terme de laboureur désigne un paysan aisé qui exploite une vaste superficie de terres dont il peut être soit propriétaire soit fermier à bail. C’est le cas de Pierre Queutelot qui loue à Pargny, tout près de Château-Porcien dans les Ardennes (à ne pas confondre avec Pargny près de Rethel), un vaste domaine propriété de l’abbaye de Saint Berthauld de Chaumont-Porcien. Fondée au XIe siècle, l'abbaye a connu nombre de vicissitudes, en particulier lors de la guerre de Cent Ans ainsi que lors des guerres de Religion. Installée au départ sur la colline qui a donné son nom à la ville, elle est transférée au début du XVIIe siècle au lieu-dit la Piscine (sur l'actuelle commune de Remaucourt).    Chaumont (Chaumont-Porcien aujourd'hui) et ses environs, extrait du feuillet 78 de la carte de Cassini, seconde moitié du XVIIIe siècle (Gallica

La pittoresque figure d'Achille Laviarde, deuxième roi d'Auricanie et de Patagonie.

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  Achille 1er, roi d'Auricanie et de Patagonie, portant les ordres et décorations qu'il a lui-même créés (coll.part).   Achille Laviarde naît à Reims en 1841 dans une famille qui bénéficie d'une petite aisance. Son père est un fabricant de tissus et sa mère gère les lavoirs de Fléchambault, en bordure de la Vesle près du quartier Saint-Remi Le jeune Achille effectue ses études secondaires au Lycée impérial de Reims à la fin desquelles il est prévu qu'il fasse carrière dans les affaires. Mais le jeune homme possède une personnalité fantasque, voire extravagante. Il manifeste des ambitions politiques mais largement à contre-temps puisqu’il se découvre bonapartiste à un moment où le Second Empire s’écroule ! Après la mort de son père dont  l'héritage lui permet de vivre sans travailler, il passe une grande partie de son temps à Paris à faire la fête. C’est d’ailleurs dans la capitale qu’il rencontre un personnage assez extraordinaire qui se dit roi de

Le textile à Reims au Moyen-Age.

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        Vente de vêtements en draps de laine au XVe siècle. Le maître couturier travaille sur mesure, essentiellement pour les riches. Les essayages se déroulent dans la boutique ou dans la rue, avec l’aide des apprentis. Quant aux pauvres ils doivent se contenter des vêtements usagés vendus par les fripiers, très nombreux au Moyen-Age (Gallica-BNF).   Au Moyen-Age, le textile est l’activité de Reims qui occupe le plus de monde. Plusieurs types d’étoffes sont fabriqués. Il y a d’abord la serge, un tissu de laine qui sert notamment à confectionner des rideaux comme le mentionne un compte de l’argenterie royale de 1316 qui note l’acquisition de six serges vertes de Reims pour mettre aux fenêtres de la chambre du roi . Il y a aussi l’étamine, une étoffe légère de laine ou de soie, voire d'un mélange des deux. Mais le produit qui possède la plus grande renommée est la toile de Reims qui est un tissu de lin, fin et délicat, dont on fait des draps de lit, des serviettes, mais aussi de

Jean-Baptiste Clément

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        Portrait photographique de Jean-Baptiste Clément réalisé par Louis-Gustave Leroy (Musée Carnavalet, Paris).     Jean Baptiste Clément naît en 1836 à Boulogne-sur-Seine en région parisienne. Il est le fils d’un riche meunier avec lequel il rompt, à 14 ans, pour prendre son indépendance. D'abord apprenti chez un garnisseur en cuivre, il exerce ensuite plusieurs autres petits métiers. Malgré cette vie précaire, il écrit des chansons qui commencent à connaître un certain succès et il s’établit à Paris, plus précisément à la Butte-Montmartre qui est alors le rendez-vous des chansonniers. C’est en 1866 qu’il écrit les paroles de sa chanson la plus célèbre, Le Temps des Cerises . Pour la mettre en musique il fait appel deux ans plus tard à Antoine Renard, un ancien ouvrier fondeur devenu chanteur. Le Temps des Cerises est au départ une chanson d’amour et ne deviendra un symbole révolutionnaire que beaucoup plus tard quand, en 1885, Jean-Baptiste Clément dédie sa chanson « à la v

La renommée de Reims dans le sport des années 1950-1960

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      Cette renommée tient d'abord à la domination que le Stade de Reims exerce sur le football français. Si l’équipe est née en 1931, son ascension commence après la Seconde Guerre mondiale. Passée professionnelle, elle intègre la première division dès la saison 1945-1946. En 1949 elle est sacrée Championne de France, titre qu’elle obtient ensuite à plusieurs reprises, en 1953, en 1955, en 1958, en 1960 et en 1962. Parallèlement,  le Stade de Reims remporte la Coupe de France en 1950 et en 1958. Les joueurs rémois sont enfin deux fois finalistes de la Coupe d’Europe des clubs champions, en 1956 et en 1959. A la fin des années 1950 plus de la moitié des joueurs de l’équipe de France sont des joueurs qui évoluent à Reims que l'on peut considérer comme le meilleur club français du moment.      L'équipe du Stade de Reims championne de France 1958 (coll.part).     Comment expliquer d’aussi brillants résultats pour l’équipe d'une ville moyenne dont la population, même si ell

Les débuts du sport à Reims jusqu'en 1939

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    Les débuts du sport rémois remontent essentiellement à la Belle Époque même si le premier club rémois à avoir vu le jour, les régates rémoises, est plus ancien puisqu'il a été fondé en 1854 pour organiser des compétitions sur le canal récemment ouvert jusqu'à Reims (voir mon article sur le sujet).   Championnat de France d'aviron à Suresnes, régates rémoises, Boizel, 1931, photo de l'Agence de presse Meurice (sur BNF-Gallica) . Il s'agit en fait de René Boizel, arrière petit-fils d'Auguste Boizel, fondateur en 1834 de la maison de champagne éponyme à Epernay. Passionné d'aviron il devient champion de France junior à Suresnes en 1931. Il dirige la maison de champagne familiale de 1945 à 1972.     René Boizel (site internet du champagne Boizel). A cette époque le sport est plutôt élitiste car essentiellement pratiqué par les classes supérieures qui seules ont le temps et l’argent pour le faire. Cela explique que les premiers sports qui se développent à Rei