Guillaume Tronson du Coudray,

 


 

 

 

 

 

Guillaume Tronsson, dit Tronson du Coudray, naît à Reims le 18 novembre 1750 dans une famille bourgeoise. Son père, un négociant, ayant fait de mauvaises affaires et ne pouvant continuer à payer ses études au Collège des Bons-Enfants, le fait entrer au séminaire. Mais le jeune Guillaume qui n’a aucune vocation religieuse quitte assez vite le séminaire et obtient une bourse pour entrer à l’Université de Reims. Après avoir obtenu sa licence en droit il travaille chez un négociant en vins de champagne. Lorsque son employeur lui intente injustement un procès Guillaume Tronson-Ducoudray décide de se défendre lui-même et obtient gain de cause. Ce succès l'incite alors à s’établir comme avocat à Paris où il acquiert la renommée en plaidant dans des affaires qui ont un grand retentissement. 

 

Dessin réalisé en 1859 par Jules Perreau et représentant Guillaume Tronson du Coudray (Bibliothèques municipales de Reims).
 

En 1789, il adhère aux idéaux de liberté de la Révolution mais il ne partage pas ensuite la radicalisation de cette dernière car il demeure fidèle à la monarchie. En décembre 1792 il propose à Louis XVI de le défendre mais le roi choisit d’autres avocats. Par contre, en octobre 1793, il est nommé d’office par la Convention pour défendre Marie-Antoinette avec son confrère Claude François Chauveau-Lagarde. Le procès débute le 14 octobre 1793 mais les deux avocats se trouvent dans l'impossibilité de défendre réellement la reine dans la mesure où sa condamnation est actée d'avance. Marie-Antoinette est guillotinée deux jours plus tard, le 16 octobre 1793. Craignant d'être à son tour arrêté, Guillaume Tronson du Coudray se retire par prudence à la campagne.

Il revient à la politique au début du Directoire en étant élu député le 26 octobre 1795. il appartient alors à ce que l’on appelle le club de Clichy qui regroupe les partisans de la monarchie. Aux élections de 1797, les royalistes deviennent majoritaires ce qui amène les républicains à faire, le 4 septembre 1797, un coup d’État avec l’appui de l’armée. Guillaume Tronson du Coudray, comme d’autres députés soupçonnés d’être favorables aux royalistes est arrêté. Il est ensuite déporté à Sinnamary en Guyane, une région marécageuse et insalubre. Si les déportés politiques ne subissent pas de violences physiques, les conditions de vie et le climat font des ravages parmi eux. C’est d’ailleurs ce que cherche le Directoire, pour qui cette guillotine sèche comme l’a nommée Guillaume Tronson du Coudray doit éliminer ses opposants sans effusion de sang. Sur 328 déportés seuls 133 regagnent la France quand, en 1800, il est mis fin à leur bannissement. Les autres sont décédés dont Guillaume Tronson du Coudray qui meurt le 22 juin 1798, miné par les fièvres.



 

Carte des années 1800 représentant  l'embouchure de la rivière Sinamary avec, en renvoi, les lieux concernant la déportation du Directoire, notamment la sépulture de Tronçon du Coudrai (Bibliothèque nationale de France).


Philippe Tronson du Coudray, son frère aîné, a connu aussi une destinée peu commune. Entré dans l’armée, il se fait remarquer par ses capacités et devient l'adjoint du général de Gribeauval, le grand modernisateur de l’artillerie française de l’époque. Lors de la guerre d’Indépendance américaine, il rejoint les Insurgés et obtient le poste de commandant en chef de l’artillerie. Mais, d’un caractère difficile, il ne tarde pas à indisposer aussi bien La Fayette que le général Washington. Il meurt accidentellement en septembre 1777 en se noyant lors de la traversée d’une rivière pour avoir, malgré les conseils, refusé de descendre de son cheval.

 

Philippe Tronson du Coudray (coll.part).