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Reims gallo-romain

 

 

 

 

 

Les Rèmes s’étant révélés de fidèles alliés, Rome les récompense en dotant Durocotorum du statut privilégié de cité fédérée et en faisant de la ville la capitale de la province romaine de Belgique. Durocortorum connaît son apogée à la fin du IIe siècle après Jésus-Christ. 

La ville a une superficie de 5 à 600 ha, ce qui est exceptionnel à l’époque et elle est entourée d’une enceinte de 7 kilomètres de long. Elle se situe au carrefour de deux voies romaines très importantes : l’une, ouest-est, va de Sens à Trèves, l’autre, sud nord, joint Lyon à Boulogne-sur-mer. Dans la ville elle-même, ces deux axes donnent le cardo nord/sud (avenue de Laon/rue du Barbâtre) et le decumanus ouest-est (rue de Vesle/rue Cérès).


Durocortorum compte peut-être 20 000 habitants, soit à l'époque presque autant que Lugdunum (Lyon). La ville possède de nombreux monuments : un amphithéâtre, des thermes à l’emplacement de l’actuelle cathédrale, une basilique à l’emplacement de l’actuelle sous-préfecture. On construit aussi un canal souterrain qui capte l’eau de la Suippe à 40 kilomètres de Reims. Si les maisons du peuple sont en bois et en torchis, les monuments et les maisons des riches sont en pierre. L’artisanat est très développé. Les activités de construction entraînent la présence de tailleurs de pierre, de maçons, de charpentiers. On a aussi de très nombreux potiers, des forgerons, des tisseurs. On travaille aussi l’os pour réaliser divers objets : aiguilles, épingles, sifflets, jetons, manches de couteaux, cuillers, dés. Reims est enfin un très important marché urbain.


Le quartier le plus riche devait être au niveau des actuelles Promenades. Les nécropoles funéraires se situent en périphérie car les morts étaient rejetés du monde des vivants. Progressivement les dieux romains remplacent les dieux gaulois
même si les cultes de ces derniers se maintiennent. De cette période il reste aujourd’hui deux monuments, le Cryptoportique de la Place du Forum, qui devait être probablement un lieu à fonction commerciale, et la Porte de Mars (voir article suivant).

Dans la seconde moitié du IIIe siècle, sous le coup des invasions extérieures, l’Empire romain doit faire face à de graves crises. Reims, comme les villes voisines, est victime des raids des barbares. Les découvertes archéologiques confirment les difficultés de la période. De nombreuses traces d’incendies ont été mises en évidence et on a trouvé de nombreux trésors monétaires, c’est-à-dire des caches de pièces de monnaie. La population urbaine a probablement diminué et certains quartiers périphériques ont dû être abandonnés. Cependant, il faut nuancer ces difficultés. Il ne semble pas que Reims ait connu de destructions majeures. La ville est atteinte mais n’est pas dévastée.


D’ailleurs, la situation de Reims se redresse au IVe siècle après Jésus-Christ même si l’apogée du IIe siècle n’est jamais retrouvé. On construit une enceinte impressionnante, dont on a retrouvé des vestiges près de l'actuelle Médiathèque Falala. Elle comprend un mur de 9 mètres de haut et de 2,5 mètres de large avec, à intervalles réguliers, des tours. Il y a aussi un fossé et un glacis. Mais signe de la rétractation de la ville, la muraille s’appuie désormais sur les quatre arcs monumentaux du IIe siècle et la superficie de la ville intra-muros descend à 60 hectares. La ville est toujours capitale provinciale mais d’une nouvelle province, plus petite. En effet, la province de Belgique a été coupée en deux : la Belgique première avec pour capitale Trèves et la Belgique seconde avec pour capitale Reims. La ville change aussi de nom : au milieu du IIIe siècle, Durocortorum devient Civitas Remorum ou Urbs Remorum (la ville des Rèmes) reprenant le nom de l’ancienne peuplade gauloise. La période est aussi marquée par les débuts du christianisme à Reims. 

 

La porte de Mars


Au deuxième siècle de notre ère, Reims, capitale de la Gaule Belgique, est une ville importante dans l’empire romain. Des monuments grandioses y sont édifiés, et en particulier quatre arcs monumentaux. Nous n’avons plus de trace de deux de ces arcs qui devaient se trouver, l’un près de la place Cérès, l’autre près du théâtre. Par contre, deux sont encore visibles, la porte Bazée dont il reste seulement un morceau de pierre au coin du Collège Université et surtout la porte de Mars. Cette dernière nous donne une idée de ce qu’étaient les trois autres arcs. Ces arcs ne sont pas des portes qui donnent accès à la ville, mais ils délimitent le centre-ville en enjambant les quatre axes principaux qui y mènent.


Construite vers 200 après Jésus-Christ la porte de Mars tient son nom de la proximité d’un temple dédié au dieu romain de la guerre. C’est le plus grand arc du monde romain existant encore avec ses 32,5 mètres de longueur et ses 6,5 mètres de largeur. Quant à sa hauteur actuelle elle est de 13 mètres mais elle était à l’origine supérieure car l’édifice était dominé par un attique qui a disparu. On voit parfois la porte de Mars comme un arc de triomphe, mais c’est inexact. Un arc de triomphe célèbre un personnage important ou un évènement glorieux, une victoire par exemple. Or rien de tel à Reims où est surtout représentée la prospérité apportée par la paix romaine. Ainsi sous l’arcade centrale est sculpté le calendrier agricole avec les travaux des différents mois. Sur ceux qui subsistent, les autres étant effacés par le temps, on peut reconnaître les activités agricoles de la région : les céréales avec la fameuse moissonneuse gauloise qui est un engin muni d’un bac à bord dentelé et qui est poussé par un animal. Mais on voit aussi l’élevage des chevaux et la culture de la vigne avec la représentation d’un pressoir.


Au IVe siècle de notre ère, on construit un rempart qui relie les quatre arcs monumentaux entre eux. C’est seulement à ce moment-là qu’ils deviennent des portes d’entrée dans la ville. Presque un millénaire plus tard, à partir de 1230, on édifie le rempart médiéval. La porte de Mars est murée et on construit à proximité une nouvelle porte qui reprend le même nom, mais dans le style de l’époque avec un pont-levis. La porte romaine, incluse dans le rempart, n’est plus visible mais du coup elle se trouve protégée pour plusieurs siècles. On ne la dégagera que beaucoup plus tard lorsque, au milieu du XIXe siècle, le rempart médiéval est détruit. Cependant, une fois dégagé, le monument est fragilisé. Une première restauration est menée en 1845 par l’architecte rémois Narcisse Brunette. Plus récemment, d’autres opérations sont effectuées. Au début des années 1980 une opération de sauvetage d’urgence et de 2015 à 2017 des travaux de restauration partielle du monument. 

 


 

 

 Les débuts du christianisme à Reims


C’est au deuxième siècle après Jésus-Christ que le christianisme pénètre en Gaule puisque la première référence d’une communauté chrétienne est une lettre des chrétiens de Lyon et de Vienne datant de 177 et qui raconte la persécution de l’empereur Marc Aurèle à leur égard. Les communautés de cette nouvelle religion se développent d'abord dans le sud de la Gaule, à Lyon, à Arles ou à Toulouse.
 

En ce qui concerne la Gaule du Nord, Reims est l’une des premières villes à voir s'implanter le christianisme. La fondation de son siège épiscopal est attribuée à Saint Sixte, un peu après 250 après Jésus-Christ mais c'est le 4e évêque de Reims, un certain Betausius, qui laisse la première trace que l'on peut qualifier d'historique puisque son nom apparaît parmi la liste des participants au concile tenu à Arles en 314 par l'empereur Constantin. C'est à cette époque que les évêques commencent à devenir les principaux personnages de Reims comme le montre l'exemple de Saint Nicaise qui, voulant protéger la cité contre les Vandales, est décapité par ces derniers en 407.
 

Il est probable qu'au départ les premiers chrétiens de Reims se réunissent autour de leur évêque dans une habitation privée. Puis les premières églises apparaissent. La tradition fixe, sans certitude, la première église épiscopale à l’emplacement de la future église Saint Symphorien. C’est au début du Ve siècle qu’est choisi le site définitif de la cathédrale. Le bâtiment est construit sur les vestiges des anciens thermes publics de la ville. A côté se situe le palais archiépiscopal. Pour le reste de la ville, à l’intérieur des remparts, de nouvelles églises apparaissent à partir du VIe siècle ce qui montre le développement du christianisme rémois. On a déjà par exemple un édifice religieux à l’emplacement de la future église Saint Pierre-le-Vieil.


En dehors des remparts, les premiers chrétiens se concentrent surtout au sud, dans ce qui deviendra plus tard le quartier Saint Remi où on a retrouvé de nombreuses sépultures chrétiennes. Vers 370 un personnage important de Reims, le maître des milices Jovin, se convertit au christianisme et fait construire une église, à l’emplacement de la future basilique Saint Nicaise, pour y recevoir son tombeau. Il s’agit du sarcophage que l’on peut voir aujourd’hui au musée Saint-Remi. Il est en marbre, pèse 5 tonnes et réutilise probablement une pièce réalisée à Rome un siècle plus tôt. D’autres églises sont mentionnées dans les textes anciens mais sans qu’on les puisse les localiser avec certitude : Saint Sixte, Saint Julien, Saint Timothée et Saint Christophe qui se trouvait à l’emplacement de la future basilique Saint-Remi.


Au total, dès la fin du IVe siècle après Jésus-Christ, le christianisme devient dominant à Reims et les évêques jouent un rôle de premier plan dans la ville malgré les incursions des peuplades barbares.


Tombeau de Jovin, Reims, Musée Saint-Remi (inv. 978.20171)
Photo : © Christian Devleeschauwer










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