Le roman-feuilleton est un roman publié d'abord sous forme d’épisodes dans un journal. Le premier roman-feuilleton est la La Vieille Fille d’Honoré de Balzac qui paraît dans le quotidien La Presse durant les mois d’octobre et de novembre 1836. Au départ, ce type de publication est pensé comme une première présentation de l’œuvre avant sa parution en volume, ce qui sous-entend que le livre est déjà entièrement écrit quand on commence à le publier en épisodes. Par la suite, les auteurs développent une écriture spécifique pour les romans-feuilletons où tout n’est pas programmé à l’avance, des péripéties étant rajoutées au fur et à mesure afin de conserver l’attention des lecteurs. Certains auteurs le font même au fil de la plume sans vraiment avoir fixé ce qui va suivre. Le public prend vite goût à ce mode de publication et les romans-feuilletons vont rapidement contribuer à augmenter le tirage des journaux, faisant ainsi baisser leur prix de vente.
Les romans-feuilletons ne sont pas forcément synonymes de littérature secondaire puisque de grands romanciers ont utilisé ce mode de diffusion. C’est le cas d’Honoré de Balzac dont presque toute La Comédie Humaine est d’abord publiée dans la presse sous forme de feuilletons. Émile Zola fait de même publier sous cette forme la plupart des romans du cycle des Rougon-Macquart. Beaucoup d’ouvrages de Jules Verne ont aussi paru d’abord sous forme de feuilletons dans la presse.
Cependant, la plupart des romans-feuilletons sont directement conçus pour un public populaire. C’est l’aventure qui domine, que celle-ci se déploie dans le monde moderne ou dans le passé, en France ou dans des contrées plus exotiques. Certains de ces feuilletonistes demeurent encore très célèbres aujourd’hui et ont acquis une véritable gloire littéraire. Le plus célèbre est, sans conteste, Alexandre Dumas avec, entre autres, Les Trois Mousquetaires ou Le Comte de Monte-Cristo. D’autres auteurs, un peu oubliés depuis, ont connu à leur époque un succès considérable. C’est le cas d’Eugène Sue et de ses Mystères de Paris, de Pierre Ponson du Terrail, créateur du personnage de Rocambole, de Paul Féval, l’auteur du Bossu ou encore de Xavier de Montépin celui de la Porteuse de pain.
(Gallica-BNF)
Au début du 20e siècle, le roman-feuilleton reste encore populaire mais, dans l’entre-deux-guerres, il perd peu à peu de son importance. Pourtant, d’un certain point de vue, il va perdurer sous de nouvelles formes. Le cinéma muet adapte à l’écran des romans-feuilletons, comme Fantomas en 1913 ou Judex en 1917.
(coll.part).
Plus près de nous, les séries télévisées permettent aux spectateurs de retrouver des personnages récurrents dans une histoire qui se poursuit d’épisode en épisode et dont on attend avec impatience la suite. Certaines œuvres ont d’ailleurs connu successivement tous ces modes de diffusion, comme Belphégor dont les épisodes sortent en 1927, à la fois dans Le Petit Parisien et au cinéma, avant d’être repris en 1965 dans une série de la télévision française .
(coll.part).







Commentaires
Enregistrer un commentaire