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La renommée de Reims dans le sport des années 1950-1960

 
 
 

Cette renommée tient d'abord à la domination que le Stade de Reims exerce sur le football français. Si l’équipe est née en 1931, son ascension commence après la Seconde Guerre mondiale. Passée professionnelle, elle intègre la première division dès la saison 1945-1946. En 1949 elle est sacrée Championne de France, titre qu’elle obtient ensuite à plusieurs reprises, en 1953, en 1955, en 1958, en 1960 et en 1962. Parallèlement,  le Stade de Reims remporte la Coupe de France en 1950 et en 1958. Les joueurs rémois sont enfin deux fois finalistes de la Coupe d’Europe des clubs champions, en 1956 et en 1959. A la fin des années 1950 plus de la moitié des joueurs de l’équipe de France sont des joueurs qui évoluent à Reims que l'on peut considérer comme le meilleur club français du moment. 

 
 L'équipe du Stade de Reims championne de France 1958 (coll.part).
 
 
Comment expliquer d’aussi brillants résultats pour l’équipe d'une ville moyenne dont la population, même si elle s' intéresse au football, est loin de se  rendre en masse au stade Delaune où les matchs ne rassemblent au mieux que 7 à 8 000 spectateurs ? La première explication tient à la présence dans l’équipe de joueurs d’exception comme l’avant-centre Raymond Kopa, le buteur Just Fontaine ou le gardien de buts Roger Piantoni. On peut évoquer ensuite l’accord profond entre le président du club,  Henri Germain, et son entraîneur, Albert Batteux. Il y a enfin un style de jeu très plaisant à regarder, à la fois précis et tout en finesse, que l’on appelle d’ailleurs à l’époque « jouer à la rémoise ». Mais, malheureusement, cette conjonction de facteurs favorables va, pour diverses raisons, se dérégler à partir du milieu des années 1960 et le stade de Reims connaître un long purgatoire.
 
 
L’autre élément qui fait le renom de Reims dans cette période, ce sont les courses automobiles qui se déroulent sur le circuit de Gueux, à la périphérie ouest de Reims. Créé et développé à partir de 1926 par le Rémois Raymond Roche, il utilise des portions de routes départementales et de de la nationale 31. D’une longueur totale de 8 kilomètres avec une ligne droite de 2 kilomètres, il est considéré comme l’un des plus rapides d’Europe. Des compétitions y sont organisées dès l’entre deux guerres mais l’apogée du circuit se situe entre 1947 et le début des années 1960. Il est alors le théâtre de courses qui peuvent attirer plus de 100 000 spectateurs, venus voir courir les pilotes les plus célèbres du moment comme Manuel Fangio. 
 
 
 

 Le départ du Grand Prix de l'Automobile Club de France 1950. Sur la première ligne à droite l'argentin Juan Manuel Fangio et à gauche l'italien Giuseppe Farina, tous deux sur Alfa-Romeo (coll.part).
 
Là encore, le déclin arrive au milieu des années 1960, à la fois pour des raisons financières et de sécurité insuffisante du circuit. La dernière course de Formule 1 à Gueux a lieu en 1966, ne laissant subsister ensuite que quelques compétitions secondaires jusqu’à la fermeture définitive en 1972 d’un circuit qui a tout de même, au total, accueilli 14 Grands Prix de France.





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