Baudouin II roi de Jérusalem


 

 

 

 

 

 

 

 

En 1118 Baudouin, seigneur de Bourcq près de Vouziers, et fils du comte de Rethel Hugues 1er, devient roi de Jérusalem sous le nom de Baudouin II.

L’arrivée de Baudouin de Bourcq en Palestine est liée à la première croisade, lancée en 1096 par le pape Urbain II, un Champenois d’origine qui a fait ses études à l’école épiscopale de Reims, alors une des meilleures de la chrétienté. Cette croisade présente un double visage, la croisade populaire, prêchée et dirigée par Pierre l’Ermite, et la croisade des chevaliers commandée par Godefroy de Bouillon, un seigneur originaire des actuelles Ardennes belges. Godefroy de Bouillon se fait accompagner par nombre de ses vassaux, notamment son frère, Baudouin de Boulogne, et son cousin, Baudouin de Bourcq. D’autres chevaliers ardennais sont aussi de l’expédition comme Roger de Chateau-Porcien ou Robert de Senuc. Si la croisade populaire est exterminée par les musulmans dès son arrivée en Palestine, il n'en va pas de même pour celle des chevaliers qui va être à l'origine de la création de plusieurs états chrétiens (ou latins). En 1098, Baudouin de Boulogne crée le comté d'Edesse et Bohémond de Tarente celui d'Antioche. Surtout, en 1099, Godefroy de Bouillon conquiert Jérusalem et fonde le Royaume latin de Jérusalem dont il devient le souverain même s’il ne porte pas le titre de roi mais celui d’Avoué du Saint Sépulcre. Le nouveau royaume est un état chrétien qui couvre l’actuel état d’Israël ainsi qu’une partie de la Jordanie et du Liban d’aujourd’hui. Cela dit, si le royaume de Jérusalem possède une grande importance symbolique puisqu’il recouvre la terre du Christ, sa puissance réelle ne doit pas faire illusion : il est peu étendu et peu peuplé : 400 000 autochtones (surtout des musulmans mais aussi des chrétiens orientaux) et 100 000 chrétiens venus d'Europe occidentale. En plus ce royaume est fragile car en lutte constante avec les musulmans, ce qui entraînera son affaiblissement progressif et sa disparition en 1291.

 



Baudouin de Bourcq participe à la croisade dans l'entourage de Baudouin de Boulogne, comte d'Edesse. Mais en 1100, à la mort de Godefroy de Bouillon, Baudouin de Boulogne lui succède avec cette fois le titre de roi. Devenu Baudouin Ier, il cède alors le comté d’Edesse à son cousin Baudouin de Bourcq. Ce dernier doit mener de nombreuses guerres contre les musulmans qui le font même prisonnier en 1104 et qui le libèrent seulement quatre années plus tard contre une forte rançon. En 1118, à la mort de Baudouin Ier, les barons chrétiens l’élisent comme roi. Baudouin de Bourcq, devenu Baudouin II, cède à son tour le comté d’Edesse à un de  ses cousins, Jocelin de Courtenay.

Baudouin II alterne réussites et échecs. Au titre des réussites, il sauve de la menace musulmane la principauté d’Antioche ainsi que le comté d’Edesse. Mais il rencontre aussi  des échecs. En mai 1123, il est même à nouveau fait prisonnier par les musulmans et n’est libéré contre rançon que l’année suivante. Il échoue aussi dans sa tentative de s’emparer d’Alep et de Damas. Cependant, il n’en reste pas moins qu’à sa mort, en 1131, le royaume de Jérusalem atteint sa plus grande extension territoriale. Après Baudouin II le pouvoir échoit à son gendre, Foulques d’Anjou, époux de sa fille Melisende. Mais Foulque d’Anjou meurt dans un accident de cheval et Melisende devient régente jusqu’à la majorité de leur fils, le futur Baudouin III.



Baudouin II accueillant Hugues de Payns et Godefroy de Saint-Omer, fondateurs en 1120 de l’Ordre du Temple (miniature illustrant l’Histoire d’Outre-Mer, œuvre de Guillaume de Tyr, archevêque de cette ville de 1175 à 1184).