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Affichage des articles du mai, 2024

Les compagnies d’archers, d’arbalétriers et d’arquebusiers

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                  L’organisation de compagnies d’archers et d’arbalétriers remonte à la fin du Moyen-Age. On voit alors naître dans les villes, surtout celles du Nord de la France, des milices bourgeoises au sein desquelles les archers et les arbalétriers constituent une sorte d’élite. C’est le cas à Reims où apparaît, vers 1350, la "Compagnie du noble jeu de l’arc" puis un demi-siècle plus tard, vers 1415, la "Compagnie du noble jeu de l’arbalète". Au XVIe siècle, lorsque se généralise l’usage de l’arquebuse, des compagnies d’arquebusiers s’organisent sur le modèle des compagnies d’archers ou d’arbalétriers. Il est à noter qu’à partir de la fin du XVIIe siècle si le fusil remplace l’arquebuse les compagnies, tout en adoptant la nouvelle arme, gardent leur ancien nom de compagnies de l’arquebuse. Au début du XVIe siècle on trouve des compagnie d’arquebusiers à Reims, à Rethel et à Mézières. En 1611 une compagnie d'arquebusiers voit le jour à Pont d’Arches puis e

Le roi de France Henri 1er épouse Anne de Kiev à Reims

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              Le 19 mai 1051, dimanche de la Pentecôte, est célébré à Reims le mariage du roi de France Henri 1er et de la princesse Anne de Kiev.   Le mariage de Henri 1er et Anne de Kiev, enluminure extraite des Grandes Chroniques de France , écrites au XIVe siècle et conservées à la British Library   Henri, né vers 1008, est le deuxième fils du roi de France Robert le Pieux dont il devient l’héritier à la mort de son frère aîné Hugues, en 1025. Sacré à Reims le 14 mai 1027, il ne monte pourtant sur le trône qu’en juillet 1031 à la mort de son père. Comme Henri a été marié une première fois à une princesse allemande, Mathilde de Frise, morte très jeune et qui ne lui a pas donné d’héritier, le mariage de 1051 est en fait un remariage pour un souverain qui a dépassé les 40 ans, âge de la vieillesse à l’époque. Quant à l’épouse, la princesse Anne de Kiev, elle a alors autour de 25 ans et elle est la fille du roi Jaroslav de Kiev et la petite-fille de Vladimir le Grand, le fondateur de l

Reims, ville des Sacres

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Pendant huit siècles, de 1027 à 1825, l'accession au trône des rois de France s'est accompagnée d'une cérémonie, le Sacre, qui fait du roi le représentant de Dieu sur terre. Reims s'est imposée comme lieu du Sacre parce que ses archevêques se considèrent comme les successeurs de Saint Remi qui a baptisé Clovis. En outre, c’est à l'Abbaye de Saint-Remi qu’est déposée la Sainte Ampoule qui, selon la légende, aurait été miraculeusement apportée à Saint Remi par une colombe lors du baptême du roi des Francs. À partir d’Henri Ier en 1027, presque tous les rois de France seront sacrés à Reims. Il n’existe que trois exceptions : Louis VI le Gros sacré à Orléans le 3 août 1108 parce que Reims est alors contrôlée par son demi-frère Philippe qui lui dispute le trône ; Henri IV sacré à Chartres le 27 février 1594 car Reims, favorable à la Ligue, refuse d'accueillir ce roi qui a été protestant ; Quant à Louis XVIII, monté sur le trône en 1815, il ne sera jamais sacré. Louis

Reims berceau du succursalisme

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            En 1866, un modeste ouvrier tisseur du nom d’Étienne Lesage fonde « les Établissements économiques des sociétés mutuelles de la ville de Reims », une société mutualiste qui ouvre dans la foulée plusieurs épiceries. Les préoccupations sociales d’Étienne Lesage sont anciennes puisqu’il a déjà créé en 1849 une société mutuelle de prévoyance pour la retraite des vieux travailleurs, trop souvent condamnés à solliciter la charité publique ou à finir à l’hospice. Au départ les Établissements économiques sont réservés exclusivement aux adhérents des sociétés mutuelles qui bénéficient de prix réduits sur leurs achats et, en fin d’année, d’une ristourne sur les bénéfices de la société. Mais après le décès d’Étienne Lesage, en 1868, les Établissements économiques vont s’ouvrir à des capitaux privés et devenir une société anonyme. Cependant, l’esprit mutualiste du créateur ne disparaît pas totalement puisqu’une partie du bénéfice de l’entreprise est redistribuée au personnel. Dans les

Les grands magasins

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              Les grands magasins naissent au milieu du XIXe siècle, le premier à voir le jour étant, en 1852 à Paris, le Bon Marché d’Aristide Boucicaut, celui-la même dont Émile Zola s’inspirera dans son roman « Au Bonheur des Dames ».  Reims et les Ardennes ne sont pas en retard dans cette évolution. A Reims, en 1847, un certain Auguste-Charles Bureau prend la succession de son père qui tenait rue de l’Arbalète un magasin à l’enseigne « Des Deux Pommes d’Or ». Charles-Auguste Bureau ne tarde pas à agrandir et à réaménager son magasin dans l’esprit des grands magasins de nouveautés parisiens et il donne à son établissement le nom de Galeries Rémoises. En 1872, il s’associe avec Honoré Bataille qui possède une solide expérience des grands magasins puisqu’il a longtemps travaillé à Paris, au Bon Marché. Au début du XXe siècle, les Galeries Rémoises sont un des plus importants grands magasins de province. Dans les Ardennes, en 1865, Edmond et Arthur Jeanteur créent à Sedan le premier gr

Baudouin II roi de Jérusalem

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                En 1118 Baudouin, seigneur de Bourcq près de Vouziers, et fils du comte de Rethel Hugues 1er, devient roi de Jérusalem sous le nom de Baudouin II. L’arrivée de Baudouin de Bourcq en Palestine est liée à la première croisade, lancée en 1096 par le pape Urbain II, un Champenois d’origine qui a fait ses études à l’école épiscopale de Reims, alors une des meilleures de la chrétienté. Cette croisade présente un double visage, la croisade populaire, prêchée et dirigée par Pierre l’Ermite, et la croisade des chevaliers commandée par Godefroy de Bouillon, un seigneur originaire des actuelles Ardennes belges. Godefroy de Bouillon se fait accompagner par nombre de ses vassaux, notamment son frère, Baudouin de Boulogne, et son cousin, Baudouin de Bourcq. D’autres chevaliers ardennais sont aussi de l’expédition comme Roger de Chateau-Porcien ou Robert de Senuc. Si la croisade populaire est exterminée par les musulmans dès son arrivée en Palestine, il n'en va pas d

Ebles de Roucy

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            En 1023, l ’archevêque de Reims, Ebles de Roucy, rachète au comte Eudes le Champenois la totalité des droits comtaux sur Reims. Les droits comtaux sont des droits fiscaux, militaires et judiciaires que détiennent de hauts personnages, les comtes. Au départ, les comtes exercent ces pouvoirs par délégation royale mais, progressivement, ils vont l’accaparer pour eux-mêmes. Les comtes sont le plus souvent des seigneurs laïcs mais dans quelques cas la fonction est remplie par un évêque qui, outre son pouvoir spirituel possède aussi le pouvoir temporel. C’est le cas à Reims où, en 940, L’archevêque reçoit le titre de compte avec  le droit de lever des impôts, de rendre la justice et d’enrôler des troupes pour garder les murailles de la ville. Cependant au début du XIe siècle, l’archevêque ne possède pas encore la totalité des droits comtaux mais doit doit les partager avec plusieurs seigneurs laïcs et en particulier avec le puissant Eudes II le Champenois. Eudes II a

Le Synode de Reims d'août 923

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                Le 29 août 923 l’archevêque de Reims Séulf réunit à Reims un synode qui décide une pénitence générale pour tous ceux qui ont pris part à la bataille de Soissons le 15 juin précédent.      bataille de Soissons, 15 juin 923 (patrimoine numérisé de la Ville de Besançon) Au début du Xe siècle la région de Reims appartient à la Francie occidentale dont le souverain est le carolingien Charles le Simple. Mais si ce dernier porte le titre de roi, dans la réalité il est beaucoup plus faible que beaucoup de grands seigneurs de son royaume qui n’hésitent pas à contester son pouvoir. En juin 922 un certain nombre d’entre eux décident même d’élire comme roi le comte de Paris, Robert, sous le nom de Robert 1 er . Ils forment ce que l’on appelle les Robertiens. Cependant Charles le Simple, qui n’entend pas être dépossédé, lève des troupes et affronte militairement Robert 1 er dans une bataille qui se déroule devant la ville de Soissons le dimanche 15 juin 923. Mais Charles le

Histoire de Sedan

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Le nom de Sedan apparaît pour la première fois dans un texte du IXe siècle. Un siècle plus tard, un prieuré bénédictin dédié à saint Martin est installé sur la colline dominant le village de Sedan. La seigneurie de Sedan est de modeste importance mais elle est bien située, à la charnière entre le royaume de France et les terres relevant du Saint Empire romain germanique. En 1410, Evrard de La Marck, un seigneur allemand allié du roi de France, devient par son mariage seigneur de Sedan et, entre 1426 et 1430, fait édifier un château fort. Son action est continuée par son fils Jean qui règne de 1440 à 1470 et qui fait du château de son père une véritable forteresse. Il réunit aussi trois petits villages en contre-bas du château et les entoure d’une muraille. Sedan, malgré sa petite superficie de 200 km², devient alors une principauté souveraine. En 1563, le prince de Sedan de l'époque, Henri-Robert de La Marck, se convertit au protestantisme, suivi par les trois-quarts des Sedanais.