A l'origine de cette famille de médecins on trouve Jean-Baptiste Caqué, né le 9 octobre 1720 à
Machault, dans les Ardennes. Son père, un paysan aisé, entretient de bonnes relations avec les deux "chirurgiens" du bourg, ce qui a sans doute eu une influence sur le jeune garçon. Cela dit, le statut exact de ces "chirurgiens" n'est pas précisé. Depuis le Moyen-Age, tout
ce qui concernait l’exercice de la main sur le corps relevait de la
chirurgie et était du ressort des barbiers-chirurgiens. Mais, au tournant des XVIIe-XVIIIe siècles, les deux professions commencent à se dissocier entre d'une part les barbiers-perruquiers et d'autre part les maîtres-chirurgiens qui ont suivi une formation.
Pour revenir à Jean-Baptiste Caqué, ce dernier acquière d’abord de bonnes connaissances générales auprès du maître d’école et du curé de Machault. Puis, à 19 ans, il est admis comme apprenti chez Toussaint Ponsardin, un maître-chirurgien rémois. Surtout, un peu plus tard, il a la chance de pouvoir aller à Paris pour y suivre les cours de la récente Académie royale de chirurgie.
Au sortir de l’école Jean-Baptiste Caqué s’engage comme chirurgien militaire et le reste jusqu’en 1748. Revenu en Champagne, il s’installe d'abord à Rilly-la-Montagne puis, très vite, il est nommé chirurgien en chef de l’Hôtel-Dieu de Reims, alors situé à proximité de la cathédrale.
En juin 1827, les malades de l'Hôtel-Dieu sont transférés dans les bâtiments de l'ancienne abbaye de Saint-Remi, confisquée à la Révolution. Ses bâtiments seront détruits pour laisser place à l'actuel Palais de Justice (gravure de Jacques-Joseph Maquart, Bibliothèque Carnegie).
Il devient alors un chirurgien réputé pour le succès de ses interventions. Il invente et perfectionne aussi plusieurs instruments de chirurgie. Il décède le 16 septembre 1787.
Jean-Baptiste Caqué père, tableau de Jacques Wilbault (Musées de Reims).
Un de ses fils, prénommé comme son père Jean-Baptiste (né en 1751 et mort en 1805), a mené lui aussi une carrière médicale. Il a été professeur à la Faculté de médecine avant la Révolution puis médecin de l’Hôtel-Dieu. Sa renommée est moins grande que celle de son père mais on lui doit la création du cimetière du Nord, destiné à remplacer celui de l’Hôtel-Dieu, foyer de fréquentes épidémies.
Dans la famille, il faut enfin évoquer le gendre, Nicolas Noël. Né en 1746 d’un père notaire, il fait de solides études et embrasse la carrière de chirurgien. D'abord en apprentissage auprès de Jean-Baptiste Caqué, il poursuit ensuite ses études à Paris. Au moment de la Guerre d’Indépendance américaine, il s’engage dans l’armée de Washington en tant que chirurgien-major. En 1784, il revient à Reims comme chirurgien auprès de Jean-Baptiste Caqué dont il épouse la fille. Au décès de son beau-père, il lui succède comme chirurgien-en-chef de l’Hôtel-Dieu. Sous la Révolution il occupe les fonctions de chirurgien en chef de l’Armée du Nord avant de reprendre ses fonctions civiles à Reims.
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