André Dhôthel devant sa maison de de Mont-de-Jeux (photo journal L'Union).
André Dhôtel naît en 1900 à Attigny dans les Ardennes. Il est le fils d’un greffier de paix apparenté aux Cuif, la famille de la mère de Rimbaud. En 1907 les Dhôtel s’établissent à Autun où le père a acquis une charge de commissaire priseur. C’est là qu’André Dhôtel commence sa scolarité secondaire avant de la terminer à Paris, au lycée Sainte-Barbe. Il passe ensuite une licence de philosophie. De 1928 à 1961 il va mener une carrière de professeur en province, son plus long poste, de 1943 à 1961, étant au lycée de Coulommiers, en Seine-et-Marne. A la retraite André Dhôtel s'installe à Paris. Donc celui qui est considéré comme l’archétype de l’écrivain ardennais du XXe siècle n’a mené ni sa vie professionnelle ni celle de retraité dans le département. Mais il y est venu chaque année pour de longs séjours, d’abord chez ses grands-parents au village de Saint-Lambert, près d'Attigny, puis dans la maison de vacances qu’il a achetée dans le hameau voisin de Mont-de-Jeux.
Une autre particularité d’André Dhôtel est que, bien qu'il ait à son actif une quarantaine de romans, il semble être l’auteur d’un seul livre, Le Pays où l’on n’arrive jamais, qui obtient le Prix Femina en 1955, à un moment où l’auteur a nettement dépassé la cinquantaine. Comment expliquer un tel paradoxe. En fait les publications littéraires antérieures d’André Dhôtel n'ont pas eu de succès, voire ont été refusées par les éditeurs, ce que leur auteur a d’ailleurs très mal vécu.
De fait, le succès du Pays où l’on n’arrive jamais est inattendu. André Dhôtel a écrit l’ouvrage en trois mois pour un éditeur qui lui avait commandé un roman pour la jeunesse et qui refusera le manuscrit, ce dernier étant finalement publié par un petit éditeur. Il n’en reste pas moins que les chiffres de vente sont éloquents : 165 000 exemplaires vendus en 1955, plus que le Prix Goncourt de l’année, Les Eaux mêlées de Roger Ikor. Le livre est traduit dans une dizaine de langues et se vend toujours aujourd’hui. Ses lecteurs ont souvent parcouru l’ouvrage au cours de leurs années de collège ce qui s’explique largement par le fait que les héros du roman, Gaspard et Hélène, sont des adolescents qui vivent une véritable équipée en compagnie d’un mystérieux cheval pie, à la recherche du pays de Maman Jenny. De tous les romans de Dhôtel, Le Pays où l’on n’arrive jamais est celui où la géographie des Ardennes est la plus présente. On y rencontre évidemment la forêt d’Ardenne, la vallée de la Meuse mais aussi des villes comme Revin, Fumay ou Vouziers.
Ce succès a pourtant un revers. Il a amené André Dhôtel à être souvent classé comme un écrivain pour la jeunesse, ce qu’il n’est pas véritablement. Si André Dhôtel est quelque peu inclassable, c'est avant tout un conteur qui crée des personnages et des histoires Lui-même ne prétendait pas être un grand écrivain mais bel et bien un modeste artisan des lettres. André Dhôtel meurt à Paris en 1991.
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