Portrait de Nostradamus, estampe du XVIIe siècle (Gallica-BNF).
Michel de Nostredame naît le 14 décembre 1503 à Saint Remy de Provence. Il appartient à une famille aisée de juifs provençaux convertis au christianisme et qui ont changé leur nom de famille en "Nostrdame". Après des études de médecine à Avignon et à Montpellier, il pratique d’abord son art dans plusieurs grandes villes du midi avant de se fixer définitivement, en 1545, à Salon de Provence.
En tant que médecin et apothicaire, Michel de Nostredame compose des traités de recettes, qui font notamment usage d'ingrédients utilisés lors de la composition des médicaments. C'est ainsi qu'en 1552, alors qu'il a déjà publié un premier almanach, il livre dans un petit livre la composition de cosmétiques (« fardements et senteurs pour illustrer et embellir la face ») et des recettes de confitures « tant en miel, que succre, & vin cuict » (Gallica-BNF).
C’est en 1550, alors qu’il a presque 50 ans, qu’il publie sous le nom latinisé de Nostradamus, sa première pronostication, c’est à dire une série de prophéties, qu’il renouvellera ensuite chaque année. Désormais l’astrologue a pris le pas sur le médecin. En 1555, il publie 353 quatrains énigmatiques répartis en quatre « centuries » et à la veille de sa mort il en est à 942 quatrains, toujours aussi sibyllins, répartis en dix centuries.
(Gallica-BNF)
Il ne faut pas s’étonner du rapport qu’a Michel de Nostredame à l’astrologie car, à l’époque, cette dernière fait partie intégrante des études de médecine. On croit alors que la carte du ciel de naissance d’un individu constitue aussi sa carte de santé et qu’elle doit par conséquent être prise en compte par le médecin. Par ailleurs, comme l’astrologie est prisée dans toutes les couches de la société, les astrologues sont fort nombreux. Cependant, ce qui est particulier avec Nostradamus, c’est que sa renommée est immédiate et que ses Prophéties s’imposent dans tout le royaume de France et même au-delà. On peut penser que cet énorme succès est lié à la forme des quatrains, avec leurs vers obscurs et énigmatiques qui annoncent le plus souvent des malheurs et des désastres. En 1555, Nostradamus est même invité à la cour par le roi Henri II. Mais cela se passe mal et, craignant d’être mis en prison, Nostradamus doit quitter la cour précipitamment. Cependant, il garde la confiance de la reine Catherine de Médicis qui n’hésitera pas à le consulter à plusieurs reprises. Mais Nostradamus est aussi victime de menaces. Des rumeurs sulfureuses courent sur lui. Certains l’accusent d’être un sorcier et d’avoir passé un pacte avec le diable. D’autres le soupçonnent d’être plus ou moins un hérétique. Nostradamus décède le 2 juillet 1566.
Nostradamus est enterré dans l'église du couvent des
cordeliers de Salon-de-Provence. En janvier 1688, le tombeau
est ouvert. On y retrouve une biographie, rédigée sous forme de
quatrains, ainsi qu'une liste de prédiction qui est publiée dans la
foulée. Sous la la Révolution la sépulture est profanée par des sans-culottes et la dépouille de Nostradamus est transférée dans la collégiale Saint-Laurent de Salon-de-Provence. L'inscription en latin se traduit de cette manière : "Les restes de Michel Nostradamus ont été
transférés dans cette chapelle après l’an 1789. L’épitaphe a été
restaurée au mois de juillet de l’an 1813 - Les ossements du très illustre Michel
Nostradamus, un homme digne d’admiration parmi tous les mortels, dont la
plume presque divine a prévu les événements futurs à partir du cours
des astres. Il vécut 62 ans, 6 mois et 17 jours, et mourut à Salon en
l’an 1566. Ô vous qui viendrez après lui, ne jalousez pas son repos - Anna Pontia Gemella souhaite le bonheur à son époux." (BNF-Gallica).
Mais la mort de Nostradamus ne met pas fin à son succès. Presque 200 éditions de ses centuries vont se succéder jusqu’à nos jours dont certaines sont en réalité des faux rédigés après coup. Étant donné le caractère sibyllin de ses textes, on peut tout fait prédire à Nostradamus mais le problème c’est que c’est toujours après la soi-disant réalisation de ses prédictions que l’on croit en avoir trouvé le sens.
Le seul élément certain c’est que Nostradamus personnifie le double aspect de la Renaissance. Sa soif de savoir, qui le rapproche des humanistes, en illustre le côté lumineux. En même temps, ses sombres prophéties, caractéristiques d’une époque déchirée par les guerres de religion, en représentent le côté obscur.


Commentaires
Enregistrer un commentaire