Parti à la conquête des îles à épices de l'Inde, Christophe Colomb aborde le 27 octobre 1492 ce qu'il croit être le rivage des « Indes occidentales », mais qui est en réalité Cuba. C'est là que Colomb voit pour la première fois des hommes et des femmes "allumer des herbes dont ils aspirent la fumée".
Plant et feuille de tabac, planche botanique, début XIXe siècle (Gallica-BNF).
Très vite, l'Espagne se met à la culture du tabac. Son usage en Europe est vulgarisé par Jean Nicot, ambassadeur de France au Portugal dans les années 1560.
Au cours de ses voyages, Colomb découvre aussi le maïs. Dans son journal, il note "qu'il y avait là de grandes terres cultivées, avec une sorte de blé appelé maïs qui est très savoureux cuit au four ou bien séché et réduit en farine". Céréale des Incas depuis des millénaires le maïs est l'une des clefs de l'essor et de la prospérité des civilisations amérindiennes. Le maïs est rapidement adopté en Europe. En ce qui concerne la France, il est cultivé à l'époque surtout en Aquitaine et il est utilisé principalement pour nourrir les animaux.
En revanche, l'Europe est au départ plus réticente à utiliser la pomme de terre, originaire des Andes et introduite en 1534. Cela est particulièrement vrai pour la France où le tubercule met encore plus de temps à s'imposer qu'ailleurs. Jusqu'à la Révolution les Français vont considérer la pomme de terre comme indigne de l’alimentation humaine, malgré les efforts de Parmentier pour vanter ses mérites.
Il arrive aussi d’autres produits inconnus jusque-là en Europe, comme l’ananas, la courge, le haricot ou la tomate.
En ce qui concerne la tomate, appelée aussi "pomme d'amour", elle met aussi un certain temps avant de figurer les tables françaises car, au départ, elle est davantage considérée comme une plante ornementale que potagère. Il faut attendre, comme pour la pomme de terre, la Révolution pour que sa consommation se généralise.
Cabosse de cacao, planche botanique, début XIXe siècle (Gallica-BNF).
Enfin, les Espagnols découvrent le cacao ramené par Cortez en 1527 et l'adoptent avec enthousiasme. La dégustation de la tasse de chocolat se répand un peu partout en Europe, du moins dans les classes aisées.
Caféier, planche botanique, début XIXe siècle (Gallica-BNF).
A l'inverse, des produits originaires d'Afrique ou d'Asie sont implantés par les Européens en Amérique. Les Hollandais implantent le café dans leurs colonies et le Portugal le fait aussi au Brésil. En 1506, les Espagnols implantent la canne à sucre à Saint-Domingue. Elle s'y acclimate si bien que colons espagnols, puis hollandais, anglais et français développent à tour de bras, au cours des deux siècles suivants, plantations et raffineries dans le Nouveau Monde. L'Europe se jette alors sur le sucre devenu bon marché, comme elle l'a fait sur le chocolat et sur le café. Et c'est pour faire fonctionner ces plantations que les colons vont aller chercher des millions d'esclaves en Afrique.
Dans une certaine mesure, c’est à partir des Grandes Découvertes que se fait un début d’unification végétale du monde.


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