(Archives départementales des Ardennes).
Né le août 1877 à Pierrepont, en Meurthe-et-Moselle, Roger Sommer grandit à Mouzon dans les Ardennes où son père a fondé une manufacture de feutre. Il effectue des études d’ingénieur aux Arts-et-Métiers de Châlons-sur-Marne.
Animé d’un esprit entreprenant, le jeune homme se passionne pour les nouveaux engins de locomotion. À 18 ans, il gagne la course cycliste du « Petit Ardennais ». A 20 ans il construit lui-même deux voiturettes automobiles. Mais il est surtout attiré par l’aviation et s’enthousiasme pour les exploits des pionniers américains, les frères Wright.
En 1909 il achète à Henry Farman un appareil sur lequel il installe un moteur d'automobile de la marque vivinus et d'une puissance de 40 chevaux. Avec cet appareil, il ravit le 8 août 1909 à Wilbur Wright son record du monde de durée sur le terrain de Châlons-sur-Marne. Il vole pendant 2 heures 27 minutes et 15 secondes, soit 6 minutes de plus que l’aviateur américain.
Quelques jours plus tard, il gagne un prix sur le parcours Mourmelon-Suippes et prend part peu après à la première Grande Semaine d’aviation de la Champagne sur le terrain de Bétheny.
Son esprit inventif l'incite à devenir lui-même constructeur. Ainsi naît, en 1910, le biplan Sommer, qui, en mars 1911, avec un moteur de seulement 70 chevaux, parvient à arracher du sol un groupe de 12 adolescents, juchés un peu partout sur le plan inférieur et jusque sur l'atterrisseur.
(Archives départementales des Ardennes).
Pour
construire ses avions Roger Sommer fait édifier de nouveaux ateliers, près
de la gare de Mouzon. Une
soixantaine d’ouvriers
y sont
employés.
En 1912, l’armée lui ayant promis des commandes, Roger Sommer propose deux types de modèles, un biplan et un monoplan, destinés aux militaires et munis des derniers perfectionnements techniques.
(coll.part).
Roger Sommer installe aussi des écoles de pilotage à Mourmelon dans la Marne et à Douzy dans les Ardennes.
Malheureusement, en juin 1912, à Châlons-sur-Marne, deux de ses collaborateurs, un pilote et un ingénieur, se tuent en mettant au point un nouvel appareil. Roger Sommer en est très affecté. En outre, les commandes passées par l’armée sont annulées au profit d’autres constructeurs, en particulier Farman. L’usine de Mouzon doit être mise en sommeil. Au total, elle aura construit un peu moins de 200 appareils.
Roger Sommer décide alors de quitter définitivement le milieu de l’aviation et de revenir à l’usine de feutre familiale. D’abord associé avec son père, il lui succède en 1920. Après avoir dirigé la reconstruction de l’usine détruite pendant la guerre, il en fait l'une des plus importantes entreprises de feutre d’Europe. Il demeure à sa tête jusqu’en 1947, année où il passe le flambeau à ses fils. Lui-même décède le 14 avril 1965.




Commentaires
Enregistrer un commentaire